La cétose et la toxémie de gestation sont deux exemples de ruptures de l’équilibre du métabolisme énergétique. La cétose affecte les vaches laitières et les chèvres en début de lactation, tandis que la toxémie de gestation, quant à elle, survient chez la chèvre et la brebis en fin de gestation.
Les ruminants sont sensibles aux troubles métaboliques tels que la cétose et la toxémie de gestation. Celles-ci sont dues à un déficit de glucose sanguin et à l’accumulation de corps cétoniques dans l’organisme maternel.
Qu'est-ce-que la toxémie de gestation ?
La fin de gestation est une période critique dans la future production et demande une prise en compte sérieuse. Les erreurs alimentaires par excès ou par défaut peuvent souvent entraîner des cas de toxémie de gestation. Il s’agit d’une maladie métabolique qui apparaît en fin de gestation chez les chèvres et les brebis (dans les 2 à 6 semaines précédant la mise bas) à la suite d’un déséquilibre alimentaire.
Elle est étroitement liée à un écart entre les besoins énergétiques, qui sont particulièrement élevés en fin de gestation et au début de la lactation, et les apports alimentaires qui sont insuffisants en raison de limitations de la capacité d’ingestion. Les risques de toxémie sont accrus chez les femelles ayant des besoins énergétiques élevés, notamment celles portant plusieurs fœtus, celles en surpoids ou très maigres.
Pour répondre aux besoins du fœtus, les femelles puisent dans leurs réserves adipeuses, mais leur utilisation massive entraine une accumulation de molécules toxiques dans leurs corps et notamment dans le foie pouvant aller jusqu’à la stéatose hépatique. La toxémie de gestion peut entrainer la mort de l’animal si elle n’est pas prise à temps mais peut surtout se prévenir, grâce à une préparation spécifique des femelles en fin de gestation.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes de la toxémie de gestation se manifestent progressivement. Au début, l‘animal s’isole, refuse la nourriture, présente des troubles oculaires tels qu’une diminution des réflexes de protection, une odeur de pomme (acétone) de l’air expiré peut être remarquée ou encore des troubles ou absences de la rumination. En l’espace de 2 à 5 jours, l’animal perd sa capacité à se lever, grince des dents et des difficultés respiratoires sont constatées. L’animal se couche sur le ventre puis sur le côté dans un état comateux évoluant vers la mort.
La prévention, la clé de la réussite
Plusieurs étapes peuvent aider à gérer la toxémie de gestation chez les brebis et les chèvres. Le redémarrage en lactation après la mise bas est une phase cruciale dans la gestion de la santé des brebis et des chèvres. Une transition réussie de la gestation à la lactation est essentielle pour assurer le bien-être des animaux et la productivité du troupeau.
La prévention de la toxémie de gestation repose sur la gestion du régime alimentaire, qui sera adapté aux besoins physiologiques de chaque animal :
- Une nouvelle stratégie alimentaire : Après la mise bas, les besoins nutritionnels des femelles augmentent considérablement en raison de la production de lait. Il est donc essentiel de fournir une alimentation adéquate et équilibrée (fourrages de très bonne qualité) pour répondre à ces besoins accrus en énergie, en protéines et en minéraux.
- Surveillance de l’état corporal (NEC) : Suivre l’évolution de la condition corporelle des animaux est essentiel pour ajuster l’alimentation de manière appropriée.
- Distribution de concentrés : Entre 4 à 6 semaines avant la mise bas, il est recommandé de commencer à distribuer des concentrés pour répondre aux besoins croissants des animaux. Cette transition alimentaire doit être réalisée progressivement pour minimiser le stress et les risques de troubles gastro-intestinaux.
- Pour les troupeaux à risque : Un apport de glucoformateurs, à commencer 4 semaines avant la mise bas et à poursuivre 2 semaines après celle-ci, peut se révéler très efficace pour prévenir la toxémie de gestation.
- Éviter l’embonpoint excessif en début de gestation : Les femelles ne doivent pas être suralimentées pour éviter des complications ultérieures.
En général, la prévention de la toxémie de gestation peut être plus efficace que sa gestion une fois qu’elle est survenue. Il est donc important d’adopter une approche proactive pour maintenir la santé et le bien-être des animaux.
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Lutter contre le déficit énergétique est essentiel pour éviter la toxémie de gestation. Cela peut être accompli avec des matières premières glycogéniques, également appelées précurseurs de glucose. Ces composés ne nécessitent pas d’être métabolisés dans le rumen, car l’énergie est directement assimilée par le sang via le foie, où les matières premières sont transformées en propionate et glucose. Le glucose favorise l’utilisation et l’évacuation des corps cétoniques formés par la transformation des graisses en énergie en début de lactation, lors de transitions alimentaires brutales ou en démarrage d’engraissement.
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